La Loggia des Héros est le seul lieu de Villa del Principe où les décorations picturales s’étendent de la voute aux murs. Les décorations représentent le lignage des Doria et glorifient de manière explicite son prestige et sa valeur en associant les grands hommes de la famille aux célèbres héros romains. Les douze guerriers représentés en qualité d’anciens Romains sur les murs de la Loggia sont en réalité les membres de la famille Doria, identifiés comme des héros par l’inscription latine qui dit : “Les grands hommes de la famille illustre, les chefs suprêmes, ont accompli des actions excellentes pour la Patrie”.
En partant de la gauche, on peut reconnaitre: Ansaldo, le membre le plus ancien dont on possède une documentation historique, l’amiral de l’exploit contre les Mores d’Espagne à la moitié de 1100; Oberto, qui dans la bataille de la Meloria en 1284 conduisit la flotte de Gênes à la victoire contre la République Maritime de Pise, ennemie acharnée de Gênes; Lamba, caractérisé par la cuirasse rouge et une longue épée, auquel on doit la victoire de Curzola contre Venise en 1298. Les figures des Héros s’inspirent aux statues des ducs abritées dans les chapelles médicéennes de Florence et réalisées par de Michel-Ange et sont liées entre elles par une séquence rythmique de gestes qui représente l’une des inventions les plus originelles de Perino del Vaga.
Les cinq petites voutes qui couvrent la Loggia présentent une série d’octogones entourés par de très fins décors en chaux et poudre de marbre, qui s’inspirent des exemples romains des Loggias du Vatican et de Villa Madama. Les fresques représentent des épisodes liés à Rome Républicaine, comme les exploits d’Horace Coclite, Marco Curzio et Furio Camillo. Parmi les interventions réalisées au fil des siècles, on peut distinguer le curieux rajout de vêtements pour couvrir la nudité des figures réalisées par Perino del Vaga. La figure en stuc de Diane, par exemple, située dans la travée centrale des voutes est presque entièrement couverte par un drapé rajouté, très reconnaissable de par la couleur du mortier qui est plus clair que le mortier utilisé au seizième siècle.