Les lunettes de la petite salle d’Apollon et Python contiennent des épisodes tirés du premier livre des Métamorphoses d’Ovide. La décoration, détériorée et difficile à interpréter, a été récemment restaurée, ce qui a permis au moins une lecture partielle de l’ouvrage. En particulier, dans la deuxième lunette située de l’autre coté par rapport à l’entrée dans la salle, on peut reconnaitre la figure d’Apollon qui darde et tue le monstre Python, un serpente énorme généré par la Terre après le Déluge Universel déchainé par Jupiter pour punir l’humanité.
Le portrait du Cardinal Infant Ferdinande, le troisième fils de Filippo III d’Espagne et de Marguerite d’Autriche, est un ouvrage très intéressant aussi bien pour la qualité du tableau que pour l’importance du sujet représenté. Nommé archevêque de Toledo à dix ans, l’Infant devient cardinal l’année suivante. En 1633, en qualité de gouverneur des Pays Bas, il visite la ville de Gênes où il est reçu par les Doria. Cinq ans avant, Rubens avait réalisé le portrait du Cardinal, duquel on fera plusieurs versions selon la coutume de l’époque. La version la plus connue, réalisée par le grand peintre de Anvers, est conservée à la Alte Pinakothek de Munich. Le tableau Doria est une variante du même ouvrage, réalisé très probablement dans l’atelier de Rubens; il est aussi possible que le Maitre ait réalisé les parties les plus difficiles.
Ce portrait de Francesco II Sforza, le fils cadet de Ludovico il Moro et de Beatrice d’Este, est caractérisé par une histoire assez complexe. Le tableau, dont ils existent deux autres versions contemporaines, pourrait se référer à un prototype perdu: un portrait du duc réalisé par Titien. En haut, sur la gauche du tableau, on voit l’inscription qui indique que le sujet du portrait serait Marco Antonio Landi, ancêtre de Polissena Landi, l’épouse de Giovanni Andrea II Doria. Il est clair que l’inscription a été rajoutée plus tard, pour “réutiliser” le portrait en représentant un autre personnage. Un siècle plus tard, quand le souvenir de l’identité du Sforza avait été perdu, les Doria ont voulu célébrer l’ancêtre Landi en utilisant un tableau qui faisait déjà partie de la collection de famille.